Il y a quelques temps, un stagiaire de mes séminaires IMPAKT m’a rappelé un message percutant des années 1960 : « Et si on faisait une guerre mais que personne n’y allait ? ».
Cette question provocante et l’actualité m’a fait réfléchir sur les raisons pour lesquelles l’humanité semble incapable de sortir du cycle de la violence et du conflit, je vais tenter d’y apporter quelques réponses sous le regarde de la science.
Aujourd’hui, l’humanité est plongée dans une profonde illusion. Nous sommes pris dans une boucle hypnotique où nous croyons encore vivre à l’ère préhistorique de la survie primitive. Cette réalité archaïque est imprégnée de peur, de traumatismes et de systèmes de contrôle hiérarchiques. Mais pourquoi persistons-nous à maintenir cet état des choses ?
Une partie de la réponse réside dans un phénomène surprenant : nos cerveaux sont littéralement accros à la douleur et à la souffrance. Cette tendance curieuse s’explique par la physiologie complexe de nos émotions.
Chaque émotion, qu’elle soit positive ou négative, est le résultat d’un mélange de produits chimiques – neurotransmetteurs et hormones – que notre système nerveux produit instantanément en réponse à nos pensées.
Ce cocktail chimique circule dans tout notre corps, générant des sensations correspondantes ressenties à la fois sur les plans psychologique et physique.
La chimie de l’émotion peut devenir très addictive si elle est répétée fréquemment sur une longue période, tout comme la chimie de substances telles que la nicotine, l’alcool ou les drogues.
Ce phénomène est particulièrement marqué dans le cas des émotions négatives. En effet, ces dernières produisent des hormones de stress auxquelles notre corps, de manière paradoxale et autodestructrice, devient dépendant.
Cette dépendance crée un cercle vicieux. Le Dr de La Chapelle explique qu’une tolérance accrue se développe, poussant l’individu à rechercher toujours plus de stimuli négatifs pour ressentir le même effet.
Ce mécanisme affecte plusieurs systèmes cérébraux, notamment :
- Le système de récompense (neurones dopaminergiques)
- Le contrôle des comportements (régions corticales préfrontales)
- La mémoire (système limbique)
- La gestion du stress (axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien)
Au-delà de l’addiction physiologique, nous nous accrochons à notre focalisation sur le trauma par peur de perdre une identité familière. Abandonner cette identité basée sur la souffrance peut être perçu comme une menace existentielle, même si elle est en réalité autodestructrice.
Pour que le scénario « Et si on faisait une guerre mais que personne n’y allait ? » devienne réalité, nous devons opérer un profond changement de paradigme. Pour cela, l’humanité a besoin d’un puissant programme de désillusion pour la sortir de la transe hypnotique à laquelle elle est soumise.
En comprenant les mécanismes physiologiques qui nous maintiennent dans ces schémas destructeurs, nous pouvons commencer à déconstruire cette transe.
C’est un processus qui demande du temps, de la patience et de la compassion envers nous-mêmes et les autres. Mais c’est aussi le chemin vers une humanité plus éveillée, capable de choisir la paix plutôt que la guerre.